Rating: Pas de note
Étiquettes: Policier, Lang:fr
Résumé:
Sur fond
d’émeutes de plus en plus incontrôlables dans
les banlieues, le Bloc Patriotique, un parti
d’extrême droite, s’apprête à
entrer au gouvernement. La nuit où tout se négocie,
deux hommes, Antoine et Stanko, se souviennent. Antoine est
le mari d’Agnès Dorgelles, la présidente du
Bloc. Stanko est le chef du service d’ordre du parti.
Le premier attend dans le salon d’un appartement
luxueux, le second dans la chambre d’un hôtel
minable. Pendant un quart de siècle, ils ont
été comme des frères. Pendant un quart de
siècle, ils ont participé à toutes les manips
qui ont amené le Bloc Patriotique aux portes du pouvoir.
Pendant un quart de siècle, ils n’ont reculé
devant rien. Ensemble, ils ont connu la violence,
traversé des tragédies, vécu dans le secret et
la haine. Le pire, c’est qu’ils ont aimé
cela et qu’ils ne regrettent rien. Ils sont maudits et
ils le savent. Au matin, l’un des deux devra mourir, au
nom de l’intérêt supérieur du Bloc. Mais
qu’importe : à leur manière, ils auront
écrit l’Histoire.
Plus qu’un simple
roman noir, Le Bloc est un roman politique qui cherche à
répondre à une question de plus en plus cruciale :
comment expliquer et surtout comprendre l’affirmation
de l’extrême droite dans les 30 dernières
années ?
En plongeant le lecteur
dans la tête des deux protagonistes centraux, dans une
posture empathique et compréhensive à mille lieux
de la critique antifasciste traditionnelle, Jérôme
Leroy prend des risques. La critique, bien présente, est
ici en creux, elle se dessine dans l’esprit même
du lecteur sans que l’auteur ait besoin de la formuler.
En décrivant le parcours de ces deux hommes, il peint un
tableau général de la déliquescence politique
française contemporaine : disparition progressive du PC,
abandon de la classe ouvrière par une gauche socialiste
« boboisé » qui se réfère plus
à l’idéologie libéralo-libertaire de Mai
68 qu’à la lutte des classes,
droite de plus en plus
arrogante, tournée vers le business et les profits
transnationaux. Leroy décrit une société
française à l’agonie, une poudrière qui
éclate soudainement lors d’émeutes dont tout
le monde parlait mais que personne en réalité
n’a vu venir.
Son constat fait mouche et
oblige son lecteur à reconsidérer l’espace
politique qui l’entoure.